J’ai visité hier une exploitation agricole dans les environs de Saint-Lô, dans le département de la Manche.
J’ai pu y vérifier la grande détresse des agriculteurs coincés entre le marteau de leurs charges (emprunts d’installation, coût des fournitures) et l’enclume des prix agricoles qui ne cessent de diminuer. Dans ce contexte, le détricotage de la PAC augure mal de l’avenir.
Par exemple, dans le secteur laitier, la disparition du prix régulé met les producteurs sous l’emprise des transformateurs qui, pour toujours gagner plus, achètent toujours moins cher cher (même si l’an passé le cours du lait avait explosé mais ce ne fut que de courte durée).
Prochaine étape, la disparition des quotas laitiers contre laquelle se bat mollement le Ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, qui a récemment reconnu que la France était minoritaire et pourrait donc difficilement s’opposer à la volonté d’une majorité de pays. Cette disparition des quotas laitiers entraînerait l’anarchie la plus complète avec des augmentations de production désordonnées, une chute des cours encore plus forte puis une raréfaction des producteurs, une augmentation des importations et un jour une pénurie coûteuse pour tous.
On est loin des beaux discours sur la moralisation du capitalisme prononcés par le président de la République.
La France ne doit pas accepter cette disparition des quotas laitiers, qui tuerait définitivement son agriculture et signerait la fin de la PAC.
N’est-ce pas justement ce que cherche une majorité de pays soutenus par la Commission de Bruxelles ?
Les élections européennes constituent donc un enjeu décisif pour les agriculteurs. A nous de les mobiliser et de les convaincre qu’une autre politique agricole est possible.
NDA